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Triumph Rocket III: essai sur sept jours.


Le modèle en question : La Rocket 3 R

Quand j’étais enfant, je regardais les motos passer et je me rappelle comme j’étais impressionné. À l’âge de 6 ans, je voyais passer des 125 et j’avais l’impression que leurs pilotes étaient des dieux descendus de l’Olympe avec le pouvoir exceptionnel de maîtriser une machine immaîtrisable.


On dit qu’en grandissant, notre perception du monde change et que des choses qui nous paraissaient énormes semblent soudain plus petites. En grandissant, on devient moins impressionnable.


Par contre, je pense qu’il est important de garder son âme d’enfant. Pour ce faire, il est important de retrouver cette sensation de voir le monde avec des yeux d’enfant.


Pour le bonheur de tous, Triumph semble avoir cherché le moyen de faire une moto qui permette à ses clients de retrouver leur âme d’enfant. Triumph a créé la Rocket III! La première version était déjà audacieuse, mais le design se cherchait encore. A mi-chemin entre le Custom et le Roadster avec un agrément de conduite perfectible, elle s’adressait vraiment à un public de niche. Le second opus par contre, a résolument trouvé ses marques. Le moteur passe de 2300 à 2500 cc. Mais ce n’est de loin pas la seule modification.


Pour commencer, le design. La nouvelle Rocket III offre un design unique qui n’est pas sans rappeler les heures de gloire de la mythique Speed Triple qui a été découverte dans une célèbre franchise du cinéma d’action portée par un pilote de chasse déguisé en agent secret. C’est la patte qui a sauvé la marque à l’époque et la Rocket III est plus que réussie. Elle est tellement réussie que si on demande à quoi ressemble une Rocket III, la seule réponse possible est: " Une Rocket III ".


Maintenant, parlons de l’agrément de conduite. La moto que nous avons eue en test nous a été prêtée par le Garage Facchinetti moto à Neuchâtel. Elle nous a été mise à disposition 7 jours au cours desquels nous avons eu un temps parfait (aucune pluie et des températures chaudes, souvent supérieures à 33 degrés). Nous avons roulé en Suisse, en France et en Italie. En autoroute, en nationale, en col et en ville.



Ce que nous pouvons dire, c’est que cette moto, bien qu’impressionnante sur le papier, se laisse très facilement apprivoiser. Elle a effectivement un gabarit hors norme et ne conviendra pas à celui qui est dans l’hésitation entre cette moto et une MT09. Mais on peut se demander si ce genre d’hésitation est crédible. La Rocket appartient sans aucun compromis à la catégorie des Muscle Bike. Il chasse sur les terres de la Diavel dernier vestige de la cette catégorie, et des regrettés VMax et autre Night Rod qui n’ont pas survécu aux normes euro machin chose.


Nous avons en face de nous une machine qui offre un moteur hors du commun. Les plus de 160cv et surtout les 220Nm de couple offre un agrément de conduite totalement hors norme. Ce moteur couplé à un cadre et une suspension parfaitement réalisés offre une prise en main aisée et agréable des premières tours de roues. La moto est parfaitement équilibrée, si bien que si vous êtes un aficionado des machines de plus de 250kg, vous n’aurez aucun problème à l’amener en courbe. Son équilibrage parfait permet des passages sur les angles de gauche à droite d’une facilité étonnante malgré son poids et ses dimensions. Le couple moteur et la transmission par cardan demanderont par contre un certain doigté. En effet, les accélérations et les retrogradages devront être faits avec précision, car le moindre excès provoquera des glissades de la roue arrière. Malgré cela, la moto reste très saine et avertit le pilote si ce dernier va trop loin.

Cette moto est donc particulièrement agréable à conduire et offre un plaisir exceptionnel. Elle se comporte particulièrement bien. Nous sommes sur une moto haut de gamme à la hauteur de ses ambitions. Les finitions sont exemplaires et l’équipement largement suffisant pour son usage.


Il convient tout de même de noter deux petits bémols sur cet ensemble. Le premier vient du confort. En effet, nous avons fait avec cette moto, des étapes de 300 à 350 km par jour. Pour nous c’est la limite. La selle permettra, après une période d’adaptation, de faire quelque 100 à 150 km de plus, mais nous doutons qu’au-delà, ce soit supportable. Le second est au niveau de la partie cycle sur les routes françaises mal entretenues. Le pneu avant de 150 rend la moto très compliquée sur les routes accidentées. L’allure doit être réduite, car tous les défauts de la chaussée sont immédiatement transmis au guidon et donnent des trajectoires hasardeuses.


En dehors de ces deux points, le bilan est pour nous largement positif. Nous avions un doute avant l’essai concernant la consommation. Au cours de l’essai, nous avons constaté que la consommation était exactement la même qu’une Kawasaki ZX6r de 2005 au litre près. Cela la place dans une consommation raisonnable sans pour autant être une moto économique (mais achète-t-on une moto de 2500cc pour faire des économies?). L’autonomie est, avec une conduite agressive de 190 à 210 km. Ce n’est pas énorme, mais largement suffisant pour les routes européennes.


En résumé, Triumph, avec cette Rocket III, propose une moto hors du commun. Sans doute un des derniers mythes d’une époque bénie où l’on ne cherchait pas à être raisonnable quand on choisissait une moto. Cette Rocket III conviendra aux amateurs de sensation, de pièces d’exception et qui cherche l’exclusivité. Cette machine ne ressemble à aucune autre et en prendre les commandes est aussi le choix de ne ressembler à personne.


Le prix, bien qu’élevé, reste raisonnable au vu de la qualité de l’objet proposé.


Votre obligé lui donne les notes pas du tout objectives suivantes:


Plaisir de conduite: 10/10

Confort: 6/10

Finition: 10/10

Autonomie 7/10


En bref, une moto incroyable, déraisonnable et donc forcément indispensable.


Nous ne manquons pas de remercier Facchinetti Neuchâtel pour le prêt de cette moto.

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