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(Interview) La première saison de Julie Benard en Challenger 1000


(Toni) Bonjour Julie, Merci de t’être déplacée au centre ville. Avant de rentrer dans le cœur du sujet, faisons un petit portrait rapide; tu es genevoise, tu es née le 18 décembre 1978, active professionnellement à 100%, tu n’as pas d’enfant mais quelques motos au garage, un chéri (c’est l’un de ses nombreux surnoms dans tes comptes-rendus) et tu cours en Ultimate Cup catégorie Challenger 1000 depuis cette année.


Cela fait longtemps que tu cours en circuit, te souviens-tu de tes débuts?


Crédit photo G2M (montée de Verbois 2021)

(Julie) Oui, c’était en 2000 lors d’une sortie du Norton Sport Club sur le circuit club de Magny Cours avec ma 125 bridée. Cette même année, j’ai participé à ma première course lors de la course de côte de Verbois avec cette moto qui n’était pas configurée course. Après plusieurs roulages sur différents circuits et quelques économies mises de coté, je me suis lancée en Dream Cup, coupe française féminine en 2007 où j’ai fini 10ème.


Ma passion s’est entrecoupée entre les saisons 2007 et 2010 où j’ai participé à la course d’endurance des 500 Miles de Magny-Cours avec le Team Vionnet sur une CBR1000. Nous étions le premier équipage 100% féminin, et à ma connaissance le seul, engagé. En 2011 j’ai participé à la Michelin Power Cup au guidon d’une CBR 600, j’ai fini 2ème féminine. En 2012, retour en endurance toujours en Michelin Power Cup, puis 2013 les 500 Miles de Magny-Cours toujours avec le Team Vionnet.


Ensuite une petite pause, puis en 2017 j’ai fait de la course de côte en championnat de France de la Montagne (7 courses) tout comme en 2018 avec en plus la Women’s cup, le championnat de France féminin (4 courses). En 2019 je me suis fait un cadeau pour mes 40 ans, j’ai remis le couvert dans le championnat suisse de la montagne (mêmes tracés que le championnat de France) la Women’s Cup, l’Ultimate Cup et j’ai disputé la dernière manche du championnat d’Espagne à Jerez.


Ce sont de supers souvenirs et une saison de folie. À part 2010, j’ai effectué toutes les saisons en 600 cm3 et depuis cette année je me suis décidée à monter en puissance avec une Honda CB1000R-R et de courir en Ultimate cup Michelin, catégorie Challenger 1000 Vétérans.


(Toni) Pour les béotiens, cela veut dire quoi?


(Julie) Les pneus de la marque sont obligatoires, ils sont forcement payants mais Michelin arrive avec deux semi-remorques et assume un super service pour tous les participants. Ils fournissent les pneus, le montage et l’équilibrage et conseil sur la pression idéale pour la course. Dans notre catégorie, il n’y a pas de duretés différentes, tout se joue sur la pression selon la météo. Il y a 5 week-end de courses et deux courses par week-end.


(Toni) Comment s’est déroulée cette première saison?


(Julie) Plutôt bien. J’ai appris et progressé tout au long de la saison et le résultat est plus que satisfaisant. À cause d’un fait de course, j’ai du déclarer forfait pour une manche. Suite à cette chute, la remise en état de ma machine a fait l’objet d’un check sans que toutes les pièces ne soit forcement remises à neuf pour des questions de coûts, ce qui peut malheureusement provoquer des casses lors des épreuves suivantes. Normalement je chute peu, mais cette année c’est une saison de transition et d’apprentissage, et à vouloir pousser, des fois on tombe. Toutes les casses sont un investissement pour le futur.

(Toni) Tes comptes-rendus témoignent souvent de départs difficiles, comment se fait-il que ce point demeure une fragilité dans tes courses, de quoi cela provient et que faire pour progresser?


(Julie) Cela remonte à mon premier départ en Dream Cup, la consigne était la suivante; monte le régime à 9’000 tours et tu lâches l’embrayage. En écoutant ce conseil à la lettre j’ai pas du tout maîtrisé le risque de cabrage, la moto s’est déportée sur le côté et j’ai manqué de percuter une concurrente et de finir dans le gravier. Les 20 tours qui ont suivis j’étais en larme et ce fût la plus longue course de ma vie, un cauchemar incessant.


(Toni) Comment fais-tu pour passer au dessus?


(Julie) Tous les départs ne se valent pas. À l'entraînement, cela se passe plutôt bien. En course de côte c’est plus facile à gérer car les concurrents s’élancent seuls dans une fenêtre de temps. En course, je préférerais les départs lancés mais ils se font arrêtés sur la grille selon les qualifs du matin. Après je n’a pas d’autres choix que de persévérer en piste, je n’aime pas les techniques de visualisations ou de coaching mental. Mais je te rassures, je suis parfaitement compétente pour te coacher et t’apprendre les départs, mais sur les miens je rencontre un stress des débuts qui ne me quitte pas mais je persévère en course.


(Toni) Dans tes comptes-rendus je lis souvent deux positions de classement, il y a donc deux compétitions dans une même course?


(Julie) Le classement d’un week-end donne deux résultats le premier c’est la position sur la ligne d’arrivée de la course (Challenger 1000) et le second le classement vétérans. Il n’y a pas de classement femme car je suis la seule.


(Toni) Aujourd’hui, tes saisons de courses se composent de quelles compétitions?


(Julie) Depuis 2019 je participe à l’Ultimate Cup et je demeure toujours présente à la course de côte de Verbois, chère à mon cœur. En 2022, j’ai du faire l’impasse sur Verbois, car j’ai couru la finale de l’Ultimate Cup à Magny-Cours ou j’ai terminé la saison 5ème. Côté logistique, nous avons un fourgon et une caravane depuis 2020. C’est enrichissant de pouvoir partager mes courses avec Jean-Marc (mon chéri). Il pilote depuis son enfance et ses conseils en piste comme dans la vie sont précieux. Côté entrainement, nous avons effectué des essais à l'automne 2022 sur le circuit d’Alcarras et nous y retournerons en février 2023 pour préparer en confiance la saison.


(Toni) Comment se prépare une saison moto?

(Julie) Professionnellement, je suis à 100% voire plus mais je ventile mes jours de congés entre mes week-end de courses et ceux de Jean-Marc. C’est une question de choix, nous avons renoncé aux plaisir de la plage et des restaurants. Ma préparation physique est essentiellement basée sur le renforcement et le gainage, des assoupissements et un peu de cardio. Je peux difficilement en faire plus car tout n’est pas casable dans une seule journée.

(Toni) Et coté budget?


(Julie) Je suis mon principal sponsor mais les partenariats me permettent de m’équiper à des conditions plus avantageuses et de bénéficier de soutien technique et de dons.

(Toni) Comment faire pour te soutenir?


(Julie) Je vends des goodies et j’ai renoncé au repas de soutien car ils sont difficiles à agender. Depuis cette année je vends des bouteilles de vin. C’est du vin du pays d’Oc que je trouve très sympa, je les vends 10.- la bouteille. D’autres surprises vont arrivés bientôt. Les dons en espèce sont les bienvenus, il n’y a pas de petits dons, il suffit de se rapprocher de moi. Mon téléphone est le +41.79.702.11.65.


(Toni) Que te souhaites-tu pour 2023?


(Julie) Refaire un top 5 voir mieux et ne pas chuter. Je croise les doigts pour faire de meilleurs départs en course pour être dans le bons wagon et ne pas passer la moitié de mes courses à devoir remonter mes adversaires.


(Toni) Merci pour ta disponibilité et tes réponses. Et continue de nous abreuver de comptes-rendus, toute l’équipe de la Gazette se réjouis de te lire.


(Julie) Merci à toi et à G2M pour l’écho et le soutien.









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