Yamaha R6 2018 : une machine de course, un poids de plume !
Le soleil timide de ce samedi de début novembre me rappelle que la saison 2018 se termine gentiment… Qu’à cela ne tienne, c’est le moment propice pour aller tester la petite nerveuse !
Rendez-vous pris chez un de nos concessionnaires genevois, j’arrive et elle est là, dans sa robe bleue, le bel outil ! On voit que Yamaha a tout fait pour reprendre la formule gagnante de sa grande sœur, d’ailleurs au coup d’œil furtif on pourrait presque les confondre !
Avec la castration des normes antipollution Euro 4, la belle a encore laissé quelques chevaux dans le lifting (118,4 ch contre 129 ch en 2016), mais le vendeur me garantit qu’avec la perte de poids et la gestion électronique, le troncage partirait aux oubliettes… On va vérifier ça !
Derniers conseils, dernières explications sur les différents modes et me voilà paré. Premier contact, la moto n’est pas très haute et les poignets sont assez bas, mais c’est le genre de choses normales lorsqu’on enfourche une supersport ! Les premiers tours de roues pour m’extirper de la cité de Calvin me font tout de suite comprendre qu’elle n’est pas là pour vous emmener chercher le pain ! La moto se montre très creuse à bas régime et demande à être légèrement poussée pour se dégager de la circulation, mais il fallait s’y attendre ! Je note quand même que son étroitesse extrême lui permet de se faufiler sans trop de soucis si besoin !
La ville est dans le rétroviseur et les départementales larges me menant dans le Jura s’ouvrent à moi, allons voir comment réagit ce petit monstre une fois qu’on le laisse chanter… Et là, ça va tout de suite beaucoup mieux ! Une fois dépassés les 8000 à 9000 tr/min, le moteur s’emballe dans une frénésie sonore des plus agréables, la boîte est très douce et le shifter QSS piqué directement à sa grande sœur est tout juste magique ! Pour un peu, on se prendrait pour Lucas Mahias à chaque fois qu’on se colle dans la bulle lorsque la route se dégage !
J’en arrive enfin à la partie de choix de ma route d’essai, un col au bitume digne d’une table de billard, on va pouvoir s’amuser ! Au premier virage, c’est le choc : comment un gros cube peut-il être aussi léger ? Chaque mise sur l’angle me rappelle un peu la première fois que j’ai essayé une 125 course à l’époque ! Pas d’inertie, une stabilité de fou furieux, va être dur de lui trouver des défauts à la petite ! En s’excitant un peu, on finit par déclencher les aides à la conduite, qui comme sur la R1 prouvent la suprématie de la marque en matière d’électronique. Rien n’est intrusif à la conduite, c’est presque trop facile ! Les virages s’enchaînent jusqu’au sommet sans la moindre ombre au tableau, hormis la franchise à régler en cas de tracas… Tous les problèmes rencontrés en ville ont disparu, et on se retrouve face à une vrai machine de course, la pauvre doit bien s’ennuyer à ce rythme-là sur route…
Niveau freinage, le petit monstre a aussi récupéré les ralentisseurs de sa grande sœur, on reste donc sur la perfection du moment ! Ça freine fort, ça ne bouge pas et c’est dosable à souhait ! Histoire de quand même se plaindre parce qu’on aime ça, la protection de la bulle est minimaliste, et au vu de la compacité de l’engin, les carénages n’offrent que très peu de réconfort… Ne la sortez donc pas sous la pluie, sous peine de prendre une douche froide ! La place passager est… ben je n’ai pas réussi à trouver comment on pouvait assoir sa partenaire là-dessus… sauf en cas de plaisir SM…
En résumé, pour ma part un retour à la concession avec le sourire et un bilan plus que positif ! Une vrai machine de course, très bien équipée, bien finie, belle… Pour un peu, je signais le bon de commande !